Un cabinet d’avocats compte demander une indemnisation à hauteur de 20,19 milliards d’euros à la compagnie aérienne low cost easyJet, dont 9 millions de clients ont été affectés par une cyber-attaque depuis janvier.

Estimant les dommages à 2000 livres par personne (2245 euros), le cabinet international PGMBM a déposé devant la Haute Cour de Londres une action collective contre la spécialiste britannique du vol pas cher, arrivant au total potentiel jamais vu de 18 milliards de livres. Il invite tous les clients affectés « dans le monde » à se joindre « sans frais » à la plainte et la demande d’indemnisation. Et rappelle que ces victimes ont droit à une indemnisation « pour les inconvénients, la détresse, la gêne et la perte de contrôle de leurs données personnelles », en vertu de l’article 82 du Règlement général sur la protection des données (RGPD) de l’Union européenne.

Le timing de ces révélations est en particulier visé par PGMBM : les intrusions dans le système informatique de la low cost auraient été décelées depuis janvier, et les premiers avertissements d’easyJet aux clients affectés remontent à avril ; la révélation au grand public de ce hack de grande ampleur a été justifiée par une augmentation des arnaques en ligne durant la crise sanitaire. Selon Tom Goodhead, directeur associé du cabinet d’avocats, il s’agit « d’une violation de données monumentale et d’une terrible faute de responsabilité qui a un impact sérieux sur les clients d’easyJet. Il s’agit d’informations personnelles pour lesquelles nous faisons confiance aux entreprises, et les clients s’attendent à juste titre à ce que tous les efforts soient faits pour protéger leur vie privée ».

EasyJet avait révélé la semaine dernière avoir été victime d’une attaque de hackers « très sophistiquée », qui leur a permis d’accéder aux données personnelles d’environ 9 millions de clients. Cette cyber-attaque aurait permis aux pirates de consulter des données personnelles telles que les adresses mail ou les itinéraires de voyage, mais aussi pour « 2208 clients » les détails des cartes de crédit utilisées pour payer leur billet d’avion.

Toutes les victimes devaient avoir été contactées individuellement jusqu’à hier, cela ayant déjà été fait pour les détenteurs de carte de crédit concernés – auxquels « un accompagnement a été proposé ». « Si vous n’êtes pas contacté, vos informations n’ont pas été consultées », précisait la compagnie aérienne dans un communiqué.

A titre de comparaison, un incident du même style était arrivé à British Airways en 2018, affectant près de 500.000 passagers. Elle avait alors écopé d’une amende de 183 millions de la part de l’ICO (Office britannique de la protection des données).

EasyJet: 20 milliards pour la fuite de données ? 1 Air Journal

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