La nouvelle dirigeante de la compagnie aérienne Tunisair a nommé un comité de « conseil international » intégrant entre autres d’anciens dirigeants d’American Airlines et United Airlines, afin de l’aider dans la mise en place du plan de relance. 

Nommée début janvier 2021, Olfa Hamdi n’ pas tardée à se démarquer de ses prédécesseurs à la tête de la compagnie nationale tunisienne, basée à l’aéroport de Tunis-Carthage. La PDG de 36 ans a dévoilé le 25 janvier un nouveau comité stratégique de conseillers indépendants, formé de neuf personnalités du monde aérien local et international et ayant pour mission de la conseiller « dans son objectif d’implémenter le plan de relance de Tunisair ». La liste comprend :

  • Général Mohamed Nejib Jelassi, ancien chef d’état major de l’armée de l’air tunisienne ;
  • Adel Trabelsi, expert en finance islamique. Ancien expert en gestion de patrimoine et en investissement au sein de Dallah Al Barakah Holding ;
  • Sami Zitouni, ancien directeur général de Nouvelair ;
  • Don Carty, ancien PDG de AMR Corporation, société-mère d’American Airlines (« flotte composée de plus de 900 appareils, précise le communiqué) ;
  • Heather Peterson, ancien VP opérations internationales et relations gouvernementales de Boeing ;
  • Leila Ben Hassine, ancienne directrice de l’office national du tourisme pour le Royaume Uni et l’Irlande.
  • Luc Bruneau, CFA – auditeur, professeur à HEC Montréal et ancien directeur financier de grands groupes en Algérie ;
  • Mitchell Weisberg, ancien membre de l’équipe Kaplan Norton. Expert en stratégie des Fortune 500 compagnies ;
  • Stuart Oran, ancien directeur des opérations internationales de United Airlines (flotte composée de 815 appareils).

La nouvelle PDG aura besoin de toutes ces expertises pour relancer une restructuration de Tunisair au point mort. Quand la compagnie aérienne avait annoncé la nomination d’un nouveau CEO fin octobre 2020 (Wassef Ayadi, 17 ans dans l’aérien principalement chez Lufthansa Technik mais aussi chez Airbus), le directeur stratégie et planification de Tunisair Sami Blidi lâchait : « nous sommes à seulement 30% de notre activité depuis septembre. Nous ne pouvons pas tomber plus bas de toute façon ».

Ce plan de restructuration annoncé fin avril prévoyait des licenciements massifs (environ 4800 des 7800 employés selon les annonces de janvier), mais aussi une recapitalisation à hauteur de 400 millions d’euros et un rajeunissement de la flotte (malgré le report de livraison des cinq Airbus A320neo qui avaient fait l’objet fin 2019 d’un accord de cession-bail avec SMBC Aviation Capital).

Entre janvier et septembre 2020, le chiffre d’affaires de Tunisair a reculé de 1336 à 436 millions de dinars, soit de 407 à 133 millions d’euros. Le trafic était en baisse de 73% sur la période, avec 848.693 passagers contre 2,68 millions sur les neuf premiers mois de 2019. Côté emploi, les effectifs de Tunisair ont été réduits entre janvier et fin septembre 2020 de 247 postes, passant de passant de 3721 à 3464 au total ; la suppression de 400 postes supplémentaires a déjà été annoncée dans le cadre de la restructuration en cours. La seule bonne nouvelle semblait être la réduction de la dette, passée de 1 milliards à 873 millions de dinars à la fin septembre ; Tunisair affichait alors une trésorerie de 104 millions de dinars, contre 111 à la même période l’année dernière.

Un conseil international pour la PDG de Tunisair 1 Air Journal

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