L’annonce la semaine dernière de possibles nouvelles économies sur les salariés par la compagnie aérienne Air France a déclenché l’ire du syndicat de pilotes SPAF, rappelant la diminution de 20% des revenus déjà effective dans le cockpit.

Une lettre ouverte du syndicat de pilotes minoritaire chez la compagnie nationale française, envoyée entre autres à l’Echo Touristique, réagit à l’information de La Tribune du début de semaine : Air France aurait proposé aux syndicats de nouvelles économies sur le personnel, allant de la suppression de jours de congés à l’intégration dans les salaires de base du 13eme mois – afin d’améliorer la prise en charge de ce dernier par les aides publiques. Présentées dans le cadre des négociations annuelles obligatoires (NAO), ces pistes sont une conséquence de la pandémie de Covid-19, face à une reprise du trafic aérien toujours incertaine (Air France continue de perdre 10 millions d’euros par jour).

« Nous réagissons à plusieurs articles publiés au sujet d’une première réunion de négociation annuelle obligatoire (NAO). Curieusement documentés, ces articles oublient le fait que les pilotes d’Air France ont vu leur rémunération baisser de près de 20% dès le début de la crise, voici plus d’un an avec la mise en place de l’Activité Partielle » écrit le syndicat.

« Les efforts consentis par les pilotes Air France, avec une baisse pouvant dépasser 30% par rapport aux salaires 2019, sont déjà bien supérieurs à ceux consentis par les pilotes KLM », ajoute le SPAF, avec des efforts imputés aux collègues néerlandais « neuf mois plus tard que le début de la crise Covid, à comparer avec à la précocité des effets subis par les pilotes d’Air France dès mars 2020 ». « Les pilotes sont la catégorie qui a le plus contribué à la réduction de masse salariale pour Air France, en pourcentage comme en valeur absolue », souligne le syndicat.

Et le SPAF menace : « Si la direction d’Air France envisage de profiter des subventions et en même temps de la crise pour dégrader plus encore le contrat pilote, une réponse adaptée sera apportée et la confiance durablement rompue ».

Air France-KLM affichait en février un « optimisme prudent » après avoir dévoilé une perte de 7,1 milliards d’euros sur l’année 2020, espérant que les progrès de la vaccination entraineraient une levée des restrictions de voyage. En Europe au moins et particulièrement dans l’hexagone, ce n’est pas pour tout de suite… Rappelons que les baisses de rémunération envisagées par la compagnie française de l’alliance SkyTeam restent nettement inférieures à celles mises en place par le groupe Dubreuil (Air Caraïbes et French bee dès juin dernier) ou proposées chez Corsair à la même époque.

Economies chez Air France : le SPAF s’indigne 1 Air Journal

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