Le tribunal de Bobigny a rejeté vendredi la demande du Comité social et économique (CSE) de HOP, qui demandait le reclassement en priorité des pilotes de la compagnie régionale chez la maison-mère Air France, au détriment des 116 recrutés en externe.

Le CSE et les syndicats de la compagnie aérienne régionale avaient lancé début mars une action en référé devant le tribunal de Bobigny, afin de bloquer les embauches externes annoncées début 2020 tant que les pilotes de HOP n’auront pas reçu d’offres de reclassement « acceptables ». Environ 200 des 317 pilotes de la filiale régionale « souhaitent aller chez Air France », précisait alors le secrétaire du CSE Joël Rondel, dans le cadre du plan de départs volontaires qui venait d’être rejeté par la DIRECCTE des Pays de la Loire en charge du dossier (d’où l’accusation de « fraude »).

Le tribunal a rejeté cette demande le 2 avril 2021, estimant selon La Provence qu’il n’est pas compétent et demandant aux plaignants d’aller devant un tribunal administratif ou les prudhommes – comme plaidé par les avocats d’Air France, selon qui le CSE n’est pas fondé à agir puisqu’aucun licenciement n’est prévu avant 2022. Les postes réservés aux 116 pilotes « ayant réussi les examens avec succès » ne sont de toute façon « pas disponibles pour les pilotes de HOP », ont-ils ajouté.

Avant le début de la pandémie de Covid-19, Air France avait recruté « 116 pilotes expérimentés » parmi les 400 embauches prévues, un des motifs cités par les syndicats de HOP pour déclencher des grèves puisqu’à l’époque seuls 20 PNT de la filiale régionale figuraient dans le total. La crise sanitaire avait reporté l’intégration des 116, mais selon un document interne de HOP cité par le CSE ils restent « prioritaires » pour rejoindre Air France par rapport au reclassement de ceux de HOP.

La compagnie-mère assurait fin février que le « recrutement potentiel de ces 116 pilotes ne remet pas en cause l’engagement de solidarité pris par le groupe Air France auprès des pilotes de HOP » ; les deux dossiers sont « totalement distincts ».

Prévues dans le cadre d’une réduction de 40% du réseau domestique d’Air France d’ici la fin de l’année et de la baisse d’activité de la filiale régionale face à la pandémie de Covid-19, les suppressions de postes chez HOP concernent 317 pilotes et copilotes donc, 286 hôtesses de l’air et stewards et 404 employés au sol – soit 1007 postes sur les 2480 salariés que comptait HOP l’année dernière. Le plan global de départs volontaires du groupe français porte sur 7580 postes d’ici fin 2022.

Reclassement des pilotes de HOP : le tribunal rejette la demande du CSE 1 Air Journal

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