Le groupe aérien Air France-KLM lancera cette année une nouvelle augmentation de capital, notamment via des investisseurs privés, mais ses besoins pour retrouver une situation financière assainie seraient selon Les Echos estimés entre 4 et 6 milliards d’euros.

Si le groupe rassemblant les compagnies aériennes Air France et KLM Royal Dutch Airlines ainsi que la low cost Transavia a vu ses résultats s’améliorer suite à la saison estivale 2021, il affiche deux années de pertes (dont une perte nette de 7,1 milliards d’euros en 2020), et a accumulé plus de 14 milliards d’euros d’aides d’Etat en raison de la pandémie de Covid-19. La recapitalisation d’avril dernier puis l’émission obligataire de juin ont certes amélioré ses comptes, mais Air France-KLM doit rechercher de nouveaux fonds. Selon Les Echos qui cite des sources internes, la nouvelle augmentation de capital « pour reconstituer ses fonds propres et faire face à ses engagements » passera dès 2022 par la levée de 1 à 2 milliards d’euros. Le Code du commerce oblige en particulier la compagnie française à reconstituer ses fonds propres, actuellement négatifs.

Mais le groupe aurait en fait besoin « dans l’idéal, de 6 milliards d’euros pour retrouver une situation financière assainie » et « se maintenir dans le peloton de tête du transport aérien ». D’autres estimations « évaluent les besoins entre 4 et 5 milliards pour revenir à un niveau d’endettement normal, en excluant les dettes contractées auprès des Etats français et néerlandais », précise le quotidien.

Problème pour le groupe franco-néerlandais : il ne s’agira pas seulement de convaincre l’Etat actionnaire, mais bien « les investisseurs privés : sans eux, Air France ne sera pas en mesure de financer son avenir », souligne le quotidien. Le mois dernier, Air France-KLM déclarait avoir remboursé 500 millions d’euros de l’encours de 4 milliards d’euros du prêt garanti par l’Etat français (PGE), et avoir négocié une modification du profil de remboursement avec l’échéance finale repoussée de deux ans à mai 2025. Le groupe expliquait alors que des discussions sont en cours sur « d’autres mesures de renforcement du bilan, qui pourraient inclure l’émission d’instruments de fonds propres et de quasi-fonds propres, en fonction des conditions de marché ». Des conditions a priori peu propices pour trouver de nouveaux investisseurs, même si l’optimisme sur la reprise du trafic aérien semble de retour en ce début d’année.

Rappelons que depuis juin dernier, Paris est détenteur de 28,6% des actions du groupe, ne peut dépasser le seuil de 30% sans lancer une OPA sur l’ensemble des titres ; La Haye est à 9,3%, China Eastern Airlines 9,6% et Delta Air Lines 5,8% (en nombre de votes, les quatre principaux actionnaires détiennent respectivement 28,5%, 13,9%, 11,5% et 8,7%). Les employés du groupe détiennent quant à eux 2,5% des actions, et 3,7% des droits de vote.

Air France-KLM aurait besoin de 4 à 6 milliards d’euros 2 Air Journal

©AJ / Air France-KLM