Cinq vols de la compagnie aérienne low cost Volotea ce jeudi sont  d’ores et déjà annulés en raison de l’appel à la grève lancé par le SNPNC-FO chez les hôtesses de l’air et stewards. Et le syndicat de pilotes SNPL a déposé un nouveau préavis de grève pour samedi et dimanche prochain, dénonçant lui aussi l’absence de dialogue social avec la direction.

Lancé au début du mois chez la spécialiste espagnole du vol pas cher, l’appel à la grève des PNC court du 15 au 30 avril 2022, et concerne les hôtesses de l’air et stewards basés dans les aéroports français. Volotea annonce pour ce 21 avril l’annulation de vols au départ de sa base à Nantes-Atlantique (vers Toulouse à 15h45, vers Strasbourg à 16h00 et vers Lyon à 19h50), ainsi que deux des retours de ces rotations – de Lyon à Nantes à 21h30 et de Strasbourg à Nantes à 21h55.

Volotea précise dans un communiqué que les passagers directement affectés « seront informés par e-mail et par SMS en utilisant les coordonnées saisies pendant le processus de leur réservation. En cas d’annulation de votre vol, nous vous suggérons de ne pas aller à l’aéroport et de demander de changement ou remboursement via notre site web au lien Gérer votre Réservation ». Les passagers affectés par des vols annulés auront la possibilité d’effectuer le trajet en bus, poursuit la compagnie aérienne ; dans ce cas, ils devront se présenter « au comptoir de l’aéroport 2 heures avant l’heure de départ initiale ».

« Nos équipes travaillent activement à résoudre cette situation afin que affecte le moins possible nos service. L’opération en ce jour dans ces circonstances complique l’opération habituelle de sorte que certains vols pourraient subir des retards. Pour plus d’informations ou d’aide, vous pouvez nous contacter au numéro spécial d’assistance de grève, depuis la France +33 186267561 ou depuis l’étranger +34 931220717 (8:00- 19:00 GMT+1). Nous vous rappelons que si vous êtes Megavolotea, vous pouvez aussi nous contacter via le téléphone dédié ou Whatsapp », souligne la low cost.

Expliquant qu’il ne cesse ces derniers mois de « dénoncer des multiples dysfonctionnements dans les conditions d’emploi et de travail », ainsi que des « conditions salariales très basses », le syndicat SNPNC-FO rappelle que « certains de ces dysfonctionnements » font l’objet d’un procès à Nantes. « Force est de constater qu’à ce jour nos propositions ne sont ni écoutées, ni entendues par Volotea, ce qui démontre une réelle volonté de ne pas faire évoluer la situation, ni de l’améliorer. La Direction de la compagnie nous a même expliqué que si les hôtesses et stewards souhaitaient une vie privée, il ne fallait pas travailler chez Volotea », justifiait le syndicat lors de son appel à la grève.

Comme le weekend dernier, le Syndicat National des Pilotes de Ligne (SNPL) appelle les pilotes basés en France de Volotea à faire grève les 23 et 24 avril 2022, estimant que la direction « continue à demander à ses salariés de faire de gros efforts pour résister face aux conséquences de la crise, tout en refusant tout dialogue social digne de ce nom ». Selon le communique du syndicat, les navigants de Volotea sont « parmi les moins bien rémunérés du marché », les commandants de bord ayant accepté de rogner leur salaire de 25% et les copilotes de 10% afin d’aider la compagnie aérienne à traverser la crise. La mesure a pris fin en début d’année, mais en mars la direction de Volotea est selon le syndicat revenue à la charge pour demander une nouvelle réduction de salaire. Et ce même si « les perspectives de l’année 2022 dépassent déjà de loin les chiffres de l’année 2019 », explique dans le Figaro Christophe Hannot, délégué syndical SNPL.

Les conséquences de ces différents appels à la grève sont difficiles à évaluer pour les prochains jours, mais les différents incidents rapportés le weekend dernier, dont celui du vol Nice – Luxembourg qui a pris quasiment 24 heures, laissent présager d’un impact certain pour les passagers. De nombreux témoignages faisaient état en particulier d’une absence de communication sur le maintien des vols, de déroutements sans explication ou de site de réclamation inaccessible en cas de retard – qui s’il est de plus de 3 heures donne droit à indemnisation. 

Au début du mois, le SNPL rappelait que depuis 2012, date de création de Volotea, les navigants « sont parmi les moins bien rémunérés du marché, ce qui est inacceptable et intenable ». Malgré deux dernières années compliquées, en raison notamment de la pandémie mondiale, la compagnie aérienne semble pourtant « avoir tiré son épingle du jeu pour assurer sa croissance et renforcer encore un peu plus le dumping social, pour lequel elle fait preuve d’un certain savoir-faire ». Et il dénonçait : cette « course vers toujours plus de moins disant social est intenable, notamment en raison des conditions précaires que cette situation génère chez les navigants, dont les conditions générales de travail ne cessent de se dégrader, sans compter l’épuisement physique et mental des employés qui fait courir un risque quant à la sécurité des vols ».

Volotea : les grèves continuent, les annulations de vols aussi 2 Air Journal

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