Airbus affiche au premier trimestre de solides résultats avec un chiffre d’affaires en hausse de 15%. L’ouverture d’une nouvelle FAL A320 à Mobile devrait lui permettre d’atteindre une production de 75 monocouloirs par mois d’ici 2025, mais des problèmes de certification vont retarder l’entrée en service de l’A321XLR de fin 2023 à début 2024.

Au T1 clos au 31 mars 2022, l’avionneur européen a vu son chiffre d’affaires consolidé progresser de 15% pour atteindre 12,0 milliards d’euros, « reflétant essentiellement la hausse des livraisons d’avions commerciaux et un mix favorable ». Airbus a livré un total de 142 avions commerciaux (T1 2021 : 125 avions), dont onze A220, 109 avions de la Famille A320, six A330 et seize A350. Les résultats financiers reflètent les livraisons de 140 avions commerciaux, après déduction de deux avions précédemment comptabilisés comme vendus en décembre 2021, dont le transfert n’a pas pu être effectué en raison des sanctions internationales ». Le chiffre d’affaires généré par les activités avions commerciaux d’Airbus a progressé de 17%, et les prévisions de livraisons en 2022 sont de 720 avions commerciaux.

Airbus Helicopters a livré 39 hélicoptères (T1 2021 : 39 unités) et enregistré un chiffre d’affaires en progression de 7 %, reflétant la croissance des activités de services et un mix favorable des programmes. Le chiffre d’affaires d’Airbus Defence and Space affiche une progression de 16 %, essentiellement due aux activités de Military Aircraft et à la signature du contrat Eurodrone. Un avion de transport militaire A400M a été livré au cours du premier trimestre 2022.

L’EBIT ajusté consolidé, décrit par Airbus comme une « mesure alternative de la performance et un indicateur clé révélant la marge commerciale sous-jacente en excluant les charges ou bénéfices significatifs induits par les variations des provisions pour les programmes, les restructurations, les effets de change ou encore les plus-values/pertes issues des cessions et acquisitions d’activités », a augmenté à 1,263 millions d’euros (T1 2021 : 694 millions d’euros). Il « comprend un élément positif non récurrent lié à la réévaluation des coûts des services passés au titre des engagements de retraite et reflète l’attention portée à la compétitivité et à la réduction des coûts ». Un montant de -0,2 milliard d’euros lié à l’impact des sanctions internationales contre la Russie a été comptabilisé au T1 2022. L’EBIT ajusté lié aux activités avions commerciaux d’Airbus augmente à 1065 millions d’euros (T1 2021 : 533 millions d’euros), traduisant la hausse des livraisons ainsi que l’attention portée à la compétitivité et à la réduction des coûts.

Airbus : meilleurs résultats, record de livraison en vue mais A321XLR retardé 1 Air Journal

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Côté industriel, Airbus souligne que la production d’avions commerciaux de la Famille A320 progresse vers une cadence de 65 avions par mois à l’été 2023, « dans un environnement complexe ». Et sur la base d’une analyse de la demande des clients et d’une « évaluation des capacités de l’écosystème industriel », l’entreprise dit « collaborer avec ses fournisseurs et partenaires » afin d’atteindre une production de 75 exemplaires par mois en 2025 (ce qui avec les autres familles d’avion lui permettrait de dépasser le cap symbolique des 1000 avions livrés par an). Cette montée en cadence « aura des effets positifs sur l’ensemble de la chaîne de valeur mondiale », explique Airbus qui obtiendra des cadences de production plus élevées « en étendant les capacités des sites industriels existants et en renforçant sa présence industrielle à Mobile (États-Unis), tout en investissant dans tous les sites d’assemblage de ses avions commerciaux pour qu’ils puissent produire des A321 » – y compris à Toulouse où le projet est déjà lancé.

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Concernant l’A321XLR, Airbus continue de tabler sur un premier vol d’ici la fin du trimestre en cours. Initialement prévue fin 2023, sa mise en service opérationnel « devrait avoir lieu début 2024 afin de satisfaire aux exigences de certification ». Des exigences qui selon l’agence Bloomberg incluent des questions de l’EASA sur les risques d’incendie liées au réservoir de carburant supplémentaire dans l’arrière du fuselage. Les sources de l’agence précisent que le renforcement de ce fuselage (afin de protéger la cabine au-dessus) pourrait alourdir l’avion, et donc avoir un « impact mineur » sur son rayon d’action inégalé chez les monocouloirs (4700 nm). Boeing avait souligné le problème à la FAA, qui a proposé elle aussi « des conditions spéciales » similaires à celle du régulateur européen. Ce dernier se penche également sur la solidité de la structure en cas de glissade sur le ventre à l’atterrissage.

Une des solutions étudiées par Airbus serait de porter la MTOW à 101,7 tonnes contre 101 actuellement. L’avionneur « discute des exigences de certification avec l’EASA », a déclaré à l’agence le porte-parole d’Airbus Stefan Schaffrath. « Nous laissons les autorités indépendantes prendre tout le temps nécessaire pour prendre une décision, et nous écouterons attentivement toutes les exigences si elles se présentent ». L’agence européenne a de son côté expliqué que « l’ensemble complet des conditions relatives à l’installation des réservoirs centraux arrière est encore en cours de définition », et sera « publié pour commentaires lorsqu’il sera prêt ».

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