Le procès entre Airbus et la compagnie aérienne Qatar Airways à propos de la « peinture » des A350 a repris à Londres, cette fois au sujet des documents confidentiels exigés par la plaignante – et désormais par l’avionneur au sujet de la commande de Boeing 737 MAX passée cette été.

Alors que la compagnie nationale qatarie réclame désormais près de 1,5 milliards de dollars dans la saga lancée en 2021, les avocats continuent leur joute – et ont impliqué Boeing dans l’histoire. Le 14 octobre 2022 à Londres, les parties se sont affrontées sur le terrain des documents confidentiels, un terrain sur lequel Airbus avait perdu une première partie en juillet : chacun a accusé l’autre selon l’agence Reuters de « trainer les pieds » pour livrer les documents en question, y compris les courriels du CEO Akbar al Baker concernant sa dernière acquisition chez Boeing, impliqué bien malgré lui dans ce combat judiciaire. Ce dernier a par exemple refusé que les avocats d’Airbus aient accès à la version préliminaire de la commande cet été de 737 MAX 10 par Qatar Airways. « La divulgation d’informations sur les prix … c’est de la dynamite », a déclaré l’avocat de Boeing Paul Stanley selon l’agence.

Rappelons que Qatar Airways avait déjà pris livraison de 19 A350-1000 et des 34 A350-900 commandés quand l’affaire a éclaté l’année dernière. Sur l’ensemble de ces appareils dont elle était compagnie de lancement, 23 avaient été progressivement cloués au sol sur ordre du régulateur qatari, citant un risque pour la sécurité des vols suite à la dégradation des peintures et l’érosion d’une couche de protection – vidéos à l’appui. Un argument réfuté par Airbus, selon qui il ne s’agit que d’un problème « cosmétique », tandis que le chef de l’EASA a assuré qu’il n’y a pas de risque pour la sécurité.

Après plusieurs mois de dispute très publique, Airbus avait fini par annuler la commande de 50 A321neo (dont 10 en version LR), puis en aout dernier les 19 commandes d’A350-1000 restantes de Qatar Airways. La compagnie de l’alliance Oneworld avait de son côté finalisé au Salon de Farnborough l’achat de 25 737 MAX 10 fermes.

Le procès sur le fonds ne se tiendra de tout façon devant la Haute Cour de Londres pas avant la mi-2023 – sauf en cas d’accord à l’amiable d’ici-là… Les 24 A350 ‘normaux’ de Qatar Airways continuent de voler, par exemple dimanche soir entre Paris-CDG et sa base à l’aéroport de Doha (A350-900 immatriculé A7-AML selon Flightradar24).

Airbus v Qatar Airways, la bataille continue 1 Air Journal

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