La compagnie aérienne low cost Ryanair a enregistré au 1er semestre un bénéfice de 1,37 milliards de dollars sur un chiffre d’affaires triplé par rapport à l’année dernière, sur fonds de trafic passagers en hausse sur la même période avant la pandémie de Covid-19. En attendant ses Boeing 737 MAX, les 737-800 vont être équipés d’ailerons similaires « split scimitar » en bout d’aile pour améliorer leur consommation de carburant.

La spécialiste irlandaise du vol pas cher et ses filiales a confirmé  le 7 novembre 2022 lors de la présentation des résultats du 1er semestre de son exercice décalé 2023 la forte reprise déjà visible au premier trimestre. Le chiffre d’affaires de Ryanair Holdings est passé de 2,15 milliards d’euros à fin septembre 2021 à 6,62 milliards d’euros (+207%), avec un bénéfice après impôts et taxes à 1,371 milliards d’euros contre une perte de 48 millions un an plus tôt.

Le trafic durant la période estivale est passé au S1 2022 à 95,1 millions de passagers, contre 39,1 millions il y a un an ; ce total représente en outre un hausse de 11% par rapport au trafic de l’année complète 2020, avant la pandémie de Covid-19. 770 nouvelles routes et 15 nouvelles bases ont été lancées au cours du semestre écoulé. Les tarifs sont également en hausse de 7% par rapport à avant la crise sanitaire, les +14% affichés pour le deuxième trimestre « compensant par la baisse du T1 liée à l’invasion de l’Ukraine par la Russie », souligne le communiqué de Ryanair. Enfin la dette a été réduite en six mois de 1,45 milliard d’euros à 500 millions d’euros.

Pour le reste de l’année fiscale, Ryanair souligne que la reprise « reste fragile et pourrait encore être affectée par de nouvelles variantes de Covid ou des événements géopolitiques défavorables tels que l’Ukraine. Cependant, les réservations à terme (trafic et tarifs) restent fortes au cours de la mi-session scolaire d’octobre et pendant la période de pointe des voyages de Noël. Nous espérons éviter toute répétition des blocages dus à Omicron de l’année dernière. Comme il est normal, à cette période de l’année, nous n’avons presque aucune visibilité sur le quatrième trimestre qui est traditionnellement notre trimestre le plus faible et qui cette année ne bénéficie pas de l’avantage de Pâques ». Ses prévisions de trafic pour l’année entière sont légèrement revue à la hausse, de 166,5 à 168 millions de passagers.

Ryanair : 1,37 milliard de bénéfice et des split scimitars 1 Air Journal

©Allgau-Tom Enegel

Côté flotte, Ryanair disposait l’été dernier de 73 Boeing 737-8-200, 51 autres étant attendus d’ici l’été 2023 pour un total de 124 exemplaires (sur les 210 commandés, livrables en théorie d’ici 2025). La low cost a donc décidé de moderniser ses 409 737-800, en remplaçant en bout d’aile les winglets habituels par des « split scimitars » similaires à ceux présents de base sur les 737 MAX. Un investissement de 200 millions d’euros au moins, mais qui devrait permettre des économies de carburant de 1,5% (un carburant qui lui a coûté  2,18 milliards d’euros au premier semestre).

Le rétrofit des 737-800 débutera dès cet hiver, et entre selon Ryanair dans le cadre d’une lutte plus large en faveur de la décarbonation de l’aviation. Le CEO Michael O’Leary déclarait hier : « Nous continuons d’investir pour accélérer la production de carburant d’aviation durable (SAF). Notre partenariat avec le centre de recherche sur l’aviation durable du Trinity College en est maintenant à sa deuxième année et son activité a considérablement augmenté. Forts du récent succès de notre partenariat avec Neste pour alimenter jusqu’à un tiers de nos vols à Amsterdam-Schiphol avec un mélange de 40 % de SAF, nous avons signé un accord à long terme avec OMV en septembre pour acheter jusqu’à 160.000 tonnes de SAF dans les aéroports Ryanair en Autriche, en Allemagne et en CEE. Ryanair espère alimenter 12,5% des vols avec du SAF, et réduire notre production de CO₂ par personne/km de 10% à 60 grammes d’ici 2030 ».

Ryanair : 1,37 milliard de bénéfice et des split scimitars 2 Air Journal

©SAGEB