L’EASA a approuvé les modifications demandées par la FAA sur le réservoir central arrière de l’Airbus A321XLR, qui pourrait présenter des risques d’incendie en cas d’accident à l’atterrissage. Les six A380 de la compagnie aérienne Malaysia Airlines sont arrivés à Tarbes pour un stockage de longue durée.

En juin dernier, alors que le premier A321XLR venait d’opérer son vol inaugural « avec succès », Airbus avait confirmé un report de l’entrée en service à début 2024 au plus tôt, afin de « satisfaire aux exigences de certification ». L’EASA (Agence européenne pour la sécurité aérienne) avait notamment des questions sur les risques d’incendie liées au réservoir de carburant supplémentaire (RTC) moulé dans l’arrière du fuselage, notamment en cas d’atterrissage sur le ventre. Un réservoir nécessaire pour offrir le rayon d’action « extra-long » de l’A321XLR, mais qui devrait donc subir des modifications afin de protéger la cabine.

En décembre 2022, l’EASA a donc confirmé la demande d’ajustement de conception au fuselage de l’A321XLR, comme proposées par la FAA (Administration fédérale de l’aviation américaine, saisie à l’époque par Boeing) : le RTC devra être installé dans une zone spécifique du fuselage de l’avion « non susceptible de se rompre dans une condition de crash dépassant les conditions d’atterrissage d’urgence existantes ». Ces modifications pourraient prendre la forme d’une structure déformable pouvant « atténuer les effets de l’impact et du frottement au sol, y compris au contact avec des obstacles », précise le régulateur.

Les « conditions spéciales » de l’EASA visent à apporter aux passagers de l’A321XLR « une protection adéquate contre les risques d’incendie et de brûlure externes, d’inflammation des vapeurs de carburant et d’explosion du réservoir de carburant », ainsi qu’à garantir « la résistance aux chocs de ce réservoir de carburant afin qu’aucun carburant ne soit libéré en quantités suffisantes pour déclencher un incendie grave lors d’un accident auquel il serait autrement possible de survivre ».

Rappelons que dès l’alerte de juin dernier, Airbus avait envisagé de porter la MTOW de l’A321XLR à 101,7 tonnes contre 101 actuellement. L’avionneur « discute des exigences de certification avec l’EASA », déclarait le porte-parole Stefan Schaffrath. « Nous laissons les autorités indépendantes prendre tout le temps nécessaire pour prendre une décision, et nous écouterons attentivement toutes les exigences si elles se présentent ».

Airbus : modifications de l’A321XLR et A380 de Malaysia Airlines 1 Air Journal

©Sylvain Ramadier-Airbus

Côté superjumbo, les installation de TARMAC Aerosave à Tarbes ont accueilli le sixième et dernier A380 de Malaysia Airlines, en vue d’un stockage de longue durée : le 9M-MNF s’y est posé le 19 décembre 2022, comme tous les lundis depuis la mi-novembre.Basée à l’aéroport de Kuala Lumpur, la compagnie nationale avait reçu entre mai 2012 et mars 2013 les six A380, configurés pour accueillir 8 passagers en Première, 66 en classe Affaires et 420 en Economie (494 sièges).

Les A380 avaient été surtout déployés deux fois par jour vers Londres-Heathrow, puis au sein de sa filiale Amal lancée en 2019 et dédiée aux vols de pèlerinage vers La Mecque. Face à la pandémie de Covid-19, la compagnie de l’alliance Oneworld avait les avait mis en vente en juillet 2021, sans succès. D’où leur placement en stockage de longue durée, en attendant une décision définitive sur leur avenir.

Malaysia Airlines, en restructuration depuis bien avant la crise sanitaire, envisageait d’ailleurs dès 2016 le remplacement des A380 par les A350-900 équipés de sa première classe Premium (les six commandés sont en service actuellement, configurés en 4+35+27+220). Elle dispose également pour le long-courrier de six A330-200 (en 16+268) et quinze A330-300 (en 27+263), qui seront tous remplacés par les vingt A330neo attendus à partir de 2024.

Airbus : modifications de l’A321XLR et A380 de Malaysia Airlines 2 Air Journal

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