Selon les premières analyses des boîtes noires, les hélices de l’ATR 72-500 de la compagnie aérienne Yeti Airlines se seraient mises en drapeau, avant le virage et le crash de l’appareil au Népal. L’accident avait fait 72 victimes.

Annonçant que les deux boites noires avaient été lues « avec succès » à Singapour, l’AIC (comité d’enquête sur les accidents aériens) a précisé le 6 février 2023 que « l’enregistreur de données de vol [FDR] et l’enregistreur des voix du cockpit [CVR] de l’ATR-72 de Yeti Airlines indiquent qu’un problème de moteur est à l’origine du crash de l’avion le 15 janvier à Pokhara ». Et précise un peu plus loin : la première analyse du FDR indique que « les hélices des deux moteurs s’étaient mises en drapeau avant le crash ». Le NAIC souligne toutefois que la raison de cette mise en drapeau « est toujours en cours de détermination, les facteurs humains ainsi que les facteurs techniques étant toujours en cours d’investigation ». 

L’ATR 72-500 de la compagnie privée népalaise, immatriculé 9N-ANC et livré en 2007 à la société de leasing Investec, opérait le 15 janvier 2023 le vol YT691 entre sa base à Katmandou-Tribhuvan et le nouvel aéroport international de Pokhara, qui avait officiellement ouvert ses portes le 1er janvier à 3 kilomètres de l’ancien. Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux montre l’appareil faire un virage brutal vers la gauche, avant de s’écraser dans un ravin sur la rive de la rivière Seti Gandaki et s’embraser, à quelque 1500 mètres du début de la piste du nouvel aéroport.

Aucun des 68 passagers et 4 membres d’équipage n’a survécu : 53 Népalais, cinq Indiens, quatre Russes, deux Sud-Coréens et un Français, un Irlandais, un Australien et un Argentin (y compris six enfants) se trouvaient à bord, les deux pilotes et deux membres du personnel de cabine étant tous népalais.

Quelles que soient les conclusions du rapport intérimaire attendu ce mois-ci, l’autorité de l’aviation civile népalaise CAAN a annoncé dès hier de nouvelles réglementations destinées à renforcer le secteur de l’aviation du pays. Lorsque les aéroports disposent d’approches IFR (règles de vol aux instruments), tous les aéronefs, à l’exception des STOL devront suivre uniquement l’approche IFR, même pendant la journée. « Nous avons décidé de réduire les heures de vol d’un avion à huit heures et huit atterrissages par jour », a déclaré Gyanendra Bhul, responsable de l’information pour la CAAN, au journal The Himalayan. « L’autorité a décidé de rendre obligatoire l’approche stabilisée pendant les opérations de vol à vue (VFR) pour tous les avions au Népal, après avoir atteint 500 pieds au-dessus du sol (AGL) dans les aéroports ruraux et 1000 pieds AGL dans les autres aéroports ».

Le responsable a en outre précisé que « les avions ayant franchi un niveau d’altitude donné au cours de leur descente « ne pourront plus demander à changer de piste, à faire demi-tour, à rouler, à monter ou à descendre ». Le commandant de bord du vol YT691 avait justement demandé à changer de piste avant l’accident. La CAAN promet en outre « un examen des compétences » de tous les pilotes opérant dans le pays.

Crash de Yeti Airlines: un problème d’hélices ? 1 Air Journal

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