Boeing va devoir trouver une solution alternative avant la fin de la certification après que l’avionneur a décidé de retirer une demande d’exemption de sécurité pour le plus petit membre de la famille 737 MAX, le -7.

« Nous avons informé la FAA que nous retirons notre demande d’exemption d’une durée limitée concernant le système de dégivrage de l’entrée moteur du 737-7 », a indiqué Boeing lundi dans un communiqué. « Bien que nous soyons convaincus que l’exemption proposée pour une durée limitée pour ce système suit les processus établis de la FAA pour garantir un fonctionnement sûr, nous intégrerons plutôt une solution d’ingénierie qui sera complétée au cours du processus de certification. » Le Boeing 737 MAX-7, contrairement aux versions MAX- 8 et -9, est toujours en cours de processus de certification qui, une fois approuvé par la Federal Aviation Administration (FAA), permettra à l’avion de transporter des passagers. La dérogation de sécurité, qui avait été demandée par Boeing concerne un système d’antigivrage pouvant entraîner une surchauffe du capot d’entrée.

Son retrait fait suite aux pressions de la sénatrice démocrate Tammy Duckworth de l’Illinois, présidente de la sous-commission sénatoriale sur la sécurité aérienne, qui a envoyé la semaine dernière une lettre à la FAA lui demandant de rejeter la demande de Boeing. L’un des problèmes évoqués est que le système d’antigivrage peut surchauffer et provoquer la « rupture et la chute » de la nacelle du moteur. « Cela pourrait générer des débris pénétrant dans le fuselage, ce qui pourrait mettre en danger les passagers assis aux fenêtres derrière l’aile », a déclaré la sénatrice. La FAA avait publié en août 2023 une consigne de navigabilité, une réglementation conçue pour résoudre un problème avec un avion, qui « a été motivée par un rapport indiquant que l’utilisation d’antigivrage moteur (EAI) dans l’air sec pendant plus de cinq minutes dans certaines conditions environnementales et les conditions de fonctionnement peuvent provoquer une surchauffe du corps intérieur d’entrée du moteur au-delà de la limite de conception du matériau, entraînant une défaillance du corps intérieur d’entrée du moteur et de graves dommages au capot d’entrée du moteur. »

« Bien que Boeing n’aurait jamais dû demander cette exemption pour mettre en service un autre nouvel avion présentant un défaut de sécurité connu, je suis à la fois soulagé et reconnaissant qu’ils accordent la priorité à la sécurité du public voyageur en retirant cette dérogation », a déclaré lundi la sénatrice Duckworth. « J’espère que cette décision marque le début d’un revirement dans la culture de sécurité de Boeing et j’encourage l’entreprise à se concentrer pleinement sur la correction du défaut de sécurité connu sur le MAX 7 et d’autres avions MAX qui pourrait avoir des conséquences catastrophiques pour les passagers et l’équipage. »

La FAA a déjà approuvé les directives de Boeing visant à atténuer le problème sur la flotte existante d’avions MAX-8 et -9 (puisqu’ils étaient déjà certifiés), tandis que Boeing élaborait un correctif d’ici mai 2026. La FAA préconisait aux pilotes de limiter l’utilisation du système d’antigivrage à moins de cinq minutes jusqu’à ce que Boeing corrige le problème. Bien que le problème ne se soit jamais produit en vol, Boeing a déterminé que cela était théoriquement possible dans des conditions météorologiques spécifiques et que, dans le pire des cas, cela pourrait entraîner la rupture de composants. Boeing, sous pression après une remise en question de son processus qualité suite à l’arrachage d’un panneau de son fuselage le 5 janvier dernier, préfère finalement ne plus faire preuve de précipitation. L’exemption d’une durée limitée, désormais supprimée, aurait permis à Boeing de livrer le MAX-7 aux compagnies aériennes une fois certifié.

Boeing annule la demande d'exemption de sécurité du 737 MAX-7 et cherche une solution alternative 1 Air Journal

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