L’avionneur américain Boeing a publié ce mardi des résultats trimestriels meilleurs que prévus avec un chiffre d’affaires en hausse de 34% tout en réduisant considérablement ses pertes, signe d’une embellie après une année noire.

Au deuxième trimestre, le constructeur américain a dégagé un chiffre d’affaires de 22,7 milliards de dollars, dépassant les attentes des analystes et progressant de 34% sur un an, après la crise causée par l’accident du 737 MAX d’Alaska Airlines la 5 janvier 2024. Le géant de l’aérospatiale a perdu 176 millions de dollars au cours des trois mois clos le 30 juin, contre 1,09 milliard de dollars un an plus tôt. Après ajustement des éléments exceptionnels, Boeing a enregistré une perte de 433 millions de dollars, soit 1,24 dollar par action, supérieure aux prévisions des analystes. Les bénéfices de Boeing ont été affectés par une charge de 445 millions de dollars résultant d’un accord avec le ministère de la Justice américain (DOT) visant à éviter les poursuites judiciaires liées aux deux accidents mortels du 737 MAX, le best-seller de la compagnie. Ceci dit, Boeing parvient à freiner l’hémorragie de trésorerie.

Kelley Ortberg, nouveau PDG depuis août, multiplie les signaux rassurants et se veut confiant quant à un retour à un cash flow positif courant 2025. Il mise sur la qualité, la sécurité et la stabilité pour restaurer la confiance, alors que Boeing sort d’une série de turbulences, avec à son paroxysme la perte d’une « porte-bouchon » laissant un trou béant dans la carlingue lors d’un vol Alaska Airlines. Cet événement a été suivi d’un ralentissement de la production et de changements à la direction.

La remise en route est toutefois progressive. Les livraisons d’avions commerciaux repartent à la hausse (150 appareils au T2, dont 102 737 MAX, contre 92 l’an passé), mais la montée en cadence de la production reste modérée. L’avionneur a augmenté la production du 737 à 38 avions par mois et maintenu la production du 787 à 7 par mois.

La direction a indiqué qu’elle prévoit de stabiliser les taux de production actuels avant de mettre en œuvre de nouvelles augmentations, suggérant une approche prudente pour accroître la capacité de fabrication. L’objectif de 47 avions 737 MAX produits par mois ne serait probablement atteint qu’à l’horizon mi-2026, selon certains analystes, malgré la reprise observée.

Concernant les commandes d’avions au deuxième trimestre de cette année, les ventes de la division avions commerciaux de Boeing ont augmenté de 81 % par rapport à l’année précédente pour atteindre 10,87 milliards de dollars. Le carnet de commandes de la division reste solide à 522 milliards de dollars, représentant plus de 5 900 avions.

Le redressement du géant aéronautique n’en est qu’à ses débuts. L’avionneur américain a par exemple annoncé mardi que la certification, longtemps retardée, du Boeing 737 MAX 7 et du MAX 10, respectivement le plus petit et le plus grand membre de la famille MAX, n’interviendrait probablement pas cette année, comme l’avait prédit Ortberg en mai, mais en 2026, comme certains dirigeants de compagnies aériennes l’avaient déjà anticipé. Les ingénieurs de Boeing travaillent actuellement sur une solution pour un système antigivrage destiné à ces appareils.

Rappelons également que si le chiffre d’affaires de la division défense et espace de Boeing a progressé de 10 % pour atteindre plus de 6,6 milliards de dollars – ce segment Défense, Espace et Sécurité est redevenu rentable au T2 2025, affichant une marge d’exploitation de 1,7% contre -15,2% à la même période l’année dernière – la division pourrait être confrontée à une grève des ouvriers après le rejet par le groupe de 3 200 employés d’une nouvelle convention collective.

Boeing réduit ses coûts au deuxième trimestre et dépasse les attentes 1 Air Journal

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