Porté par ses livraisons d’avions commerciaux, Airbus a publié ce 29 octobre des résultats trimestriels supérieurs aux prévisions. Mais une révision à la baisse de ses ambitions pour l’A220 vient nuancer cet optimisme.

Le troisième trimestre 2025 marque une nouvelle étape dans la consolidation du redressement d’Airbus. Le groupe dirigé par Guillaume Faury affiche un chiffre d’affaires de 17,83 milliards d’euros, en hausse de 14 % sur un an, et un Ebit ajusté de 1,94 milliard d’euros, soit une progression de 38 %. Ces chiffres dépassent largement les anticipations du marché, qui tablait sur 17,37 milliards d’euros de revenus et 1,76 milliard d’Ebit.

Cette performance résulte principalement de la hausse des livraisons d’avions commerciaux et d’une bonne tenue des activités Hélicoptères et Défense & Espace, deux segments de plus en plus stratégiques pour le groupe européen. Sur les neuf premiers mois de l’année, Airbus a livré 507 avions commerciaux, contre 497 sur la même période en 2024. Le chiffre d’affaires global atteint 47,4 milliards d’euros (+7 %), tandis que l’Ebit ajusté s’élève à 4,1 milliards.

« Nos résultats sur neuf mois reflètent le niveau de livraisons d’avions commerciaux et la solidité de nos activités Défense, Espace et Hélicoptères », a souligné Guillaume Faury, directeur général d’Airbus.

L’A220, un ralentissement tactique plutôt qu’un repli

En parallèle, le constructeur a revu discrètement à la baisse sa cible de production du programme A220, avion de 100 à 150 places initialement conçu par Bombardier. Airbus vise désormais une cadence de 12 appareils par mois en 2026, contre 14 précédemment envisagés.

Cette décision, plus prudente que punitive, traduit selon plusieurs analystes une adaptation à la chaîne d’approvisionnement et à la demande actuelle, notamment face à la montée en puissance du segment A321neo. L’A220 reste pourtant considéré comme essentiel pour renforcer la présence d’Airbus sur le marché régional et sur les lignes à faible densité, où il concurrence l’Embraer E2 et le Boeing 737 MAX 7.

Chez Airbus, on assure qu’il s’agit d’un ajustement temporaire permettant de stabiliser le rythme industriel après des perturbations logistiques, particulièrement au site de Mirabel, au Canada.

Les autres programmes commerciaux accélèrent

L’A320neo, colonne vertébrale d’Airbus, poursuit sa montée en cadence vers 75 appareils par mois d’ici 2027, calendrier confirmé malgré les tensions persistantes sur la chaîne de fournisseurs. Le programme A350, destiné au long-courrier, reste orienté à la hausse avec un objectif de 12 unités par mois en 2028, porté par une demande soutenue des compagnies européennes, asiatiques et du Golfe. L’A330, quant à lui, se stabilise autour de 4 avions par mois, avec un objectif de 5 d’ici 2029.

Cette combinaison maintient un équilibre dans le carnet de commandes, qui atteint 8 665 avions commerciaux au 30 septembre 2025. Airbus a enregistré 610 commandes brutes sur les neuf premiers mois de l’année (514 nettes après annulations).

Les divisions Hélicoptères et Défense en plein essor

Le pôle Airbus Helicopters bat de l’aile… dans le bon sens. Ses revenus bondissent de 16 % à 5,7 milliards d’euros, avec 218 livraisons, et un Ebit ajusté de 495 millions d’euros (+18 %). Cette progression est alimentée par des services de maintenance en forte croissance et une demande dynamique pour les H145 et H160.

Côté Défense & Espace, le chiffre d’affaires progresse de 17 % (8,9 milliards d’euros), avec une amélioration marquée de la rentabilité. Airbus met en avant ses efforts de consolidation avec Leonardo et Thales pour créer un champion européen du spatial, signal fort face à SpaceX et aux acteurs américains.

Airbus dépasse les attentes au troisième trimestre mais temporise sur l’A220 1 Air Journal

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