La multiplication d’incidents plus ou moins grave sur les Boeing 787 Dreamliner de ces derniers jours a déclenché, la FAA devant déclencher un réexamen de l’appareil dont le constructeur américain a de nouveau pris la défense. Incendie de batterie, fuites d’huile ou de carburant, pannes électriques et bug sur les freins ont frappé ces derniers jours les Dreamliner des compagnies aériennes United Airlines, Japan Airlines et All Nippon Airways, et avant elles Qatar Airways ou LAN Airlines. Le problème électrique semble le plus pressant, et devrait être visé par la « review » que devrait annoncer l’autorité américaine de l’aviation civile ce 11 janvier 2013. La batterie au lithium-ion qui a pris feu lundi dernier à l’aéroport de Boston (il a fallu 40 minutes aux pompiers pour éteindre l’incendie) fait l’objet de toutes les attentions : elle est unique dans l’aviation, et la FAA l’avait d’ailleurs remarqué en 2007, soulignant une probabilité plus grande d’incendie ou d’explosion que sur les équivalents au nickel-cadmium. Mais ces dernières sont deux fois moins efficaces pour la même taille, et Boeing défend son choix et son design, « après plus de 1,3 millions d’heures de vol » - sans toutefois préjuger des résultats de l’enquête en cours. La fuite de carburant à Boston serait due à une valve mal fermée, qui aurait permis le transfert du carburant d’un réservoir vers l’autre et finalement vers le trop plein. La cause de la panne n’a pas été encore identifiée selon Japan Airlines. Le constructeur estime que le Dreamliner a un niveau de fiabilité similaire à celui du 777 après environ quatorze mois de vols commerciaux, et meilleur que celui d’appareils plus anciens. Selon le chef de projet 787 Mike Sinnett interrogé par Aviation Week, « ces problèmes sont les mêmes qu’avant : nous ne les voulions pas alors, et nous avons travaillé dur pour les régler – ce que nous allons encore faire ». Il avoue toutefois que les incidents électriques du mois de décembre constituaient « une surprise », n’ayant été rencontrés « qu’une seule fois en 100 000 heures ». United Airlines et Qatar Airways auraient été victimes selon lui de trois cartes-mères défectueuses provenant « d’un seul lot de 16 ». Comme ce fut le cas pour l’Airbus A380 après son lancement, les incidents du Dreamliner  attirent beaucoup plus l’attention médiatique que leur équivalent sur des appareils en service depuis longtemps, et créent pour Boeing un problème de perception plus que commercial. Le Dreamliner a après tout été commandé à plus de 850 exemplaires, et aucune annulation n’a été annoncée suite à ce que Boeing décrit comme des douleurs de croissance. .