Selon les prévisions d’Airbus, les compagnies aériennes d’Amérique latine vont avoir besoin de 2 307 avions entre 2013 et 2032. Ces besoins incluent 1 794 monocouloirs, 475 gros porteurs et 38 très gros porteurs (type A380 ou B747-800) pour une valeur de 292 milliards de dollars. Avec un PIB qui devrait croître de 3,6 % en moyenne contre 2,6 % dans le reste du monde, la classe moyenne d’Amérique Latine représentera plus de 50 % de la population d’ici 2032. Et d’ici 2020, l’économie de l’Amérique latine dépassera la moyenne mondiale grâce notamment à la consommation au Brésil et au Mexique. L’étude, qui reconnaît un réseau en constante augmentation en Amérique latine depuis 10 ans, pointe par ailleurs son retard par rapport à l’Amérique du Nord et l’Europe. Ainsi, si presque 100 % des 20 plus grandes villes des Etats-Unis et d’Europe sont reliées entre elles par un vol quotidien, ce n’est le cas que pour 40 % des 20 plus grandes villes d’Amérique latine. Si ce trafic « régional » est attendu à la hausse, ce pourrait aussi être le cas des liaisons long-courriers. Ainsi, l’étude souligne un potentiel de développement sur ce segment, les six principales compagnies d’Amérique latine possèdent 19 % de parts de marché contre près de 40 % pour les compagnies d’Europe et d’Amérique du nord. « De très gros porteurs comme l’A380 n’aideront pas seulement à la décongestion du trafic sur des aéroports saturés mais ils peuvent aider les compagnies aériennes d'Amérique latine à rivaliser avec leurs concurrents étrangers ", a déclaré Rafael Alonso, vice-président exécutif d'Airbus pour l'Amérique latine et les Caraïbes. Enfin, l’étude s’est penchée sur le marché des compagnies low cost. Ce segment représente 40 % du marché aujourd’hui (principalement au Mexique et au Brésil) à comparer aux 12 % en 2003. Mais cette compétition avec les compagnies traditionnelles a eu pour effet d’engager les différents transporteurs à diminuer leurs coûts en modernisant leurs flottes. La moyenne d’âge des avions en service dans la région est aujourd’hui de 9,5 ans, soit 42 % de moins par rapport à 2000, l’âge moyen de la flotte mondiale étant de 10,7 ans. Un mauvais point est malgré tout à mettre sur le compte des compagnies aériennes caribéennes avec  une flotte d’âge moyen de 17 ans. Airbus a vendu 800 avions sur cette zone d’Amérique latine et Caraïbes, son backlog restant aux alentours des 400 avions. Sur les dix dernières années, Airbus indique y avoir triplé sa flotte en service et avoir livré plus de 60 % de la flotte aujourd’hui en activité.