La justice italienne a décidé que la compagnie aérienne Emirates Airlines n’avait pas le droit d’opérer des vols entre Milan et New York, au motif qu’elle n’est pas européenne ni originaire du point de départ ou de destination. Le tribunal avait été saisi par l’association Assaereo, qui représente les compagnies italiennes au premier rang desquelles Alitalia, suite à l’approbation accordée par l’autorité de aviation civile ENAC au transporteur des Emirats Arabes Unis d’opérer entre les aéroports de Milan-Malpensa et New York-JFK au titre de la cinquième liberté. Emirates Airlines avait inauguré cette route le 1er octobre 2013, et la propose aujourd’hui à raison d’un vol quotidien en Boeing 777-300ER (8 passagers en Première, 42 en classe Affaires et 310 en Economie), en continuation de l’une des trois rotations proposée chaque jour entre sa base de Dubaï et la ville italienne. Alitalia, sa partenaire dans l’alliance SkyTeam Delta Air Lines, American Airlines et United Airlines (à Newark) sont également présentes sur cet axe. Selon Assaero, la cour a justifié sa décision par le fait qu’utiliser l’aéroport milanais comme escale « ne peut être accordé à une compagnie non originaire de l’Union européenne ou à une compagnie non-originaire des aéroports de départ ou d’arrivée, en l’occurrence l’Italie et les Etats-Unis ». Il n’est pas précisé si et quand Emirates Airlines doit cesser ces opérations entre les deux villes, et la compagnie n’a pas encore annoncé si elle compte faire appel. Le jugement sera bien sûr particulièrement étudié par Etihad Airways, dont les discussions se poursuivent pour un éventuel investissement dans Alitalia mais qui fait déjà l’objet d’une enquête préliminaire de Bruxelles sur sa participation dans Air Berlin, Air Serbia ou Darwin Airlines (désormais connue comme Etihad Regional). Mais l’Europe enquête aussi sur des cas similaires (Delta dans Virgin Atlantic, Korean Air dans CSA Czech Airlines ou Hainan Airlines dans Aigle Azur), et rappelle qu’une enquête ne préjuge pas des conclusions. Les réactions locales n’ont pas été spécialement positives, le président de la région accusant Rome de « faire du mal au nord » - et certains passagers regrettant déjà la possible disparition de l’unique Première classe disponible entre les deux centres économiques. Lors de l’inauguration de la route Milan – New York, Emirates Airlines expliquait que les voyageurs « pourraient ainsi profiter d’une escale aussi longue qu’ils le veulent à Milan, un service à escale unique qui s’est avéré très populaire sur d’autres itinéraires de la compagnie, en donnant l’occasion aux passagers de découvrir une nouvelle destination ou tout simplement de faire une pause sur un long parcours ». Quelque soit la suite de l’affaire, ils pourront toujours relier Dubaï à JFK deux fois par jour – en direct et en Airbus A380.