Une quinzaine d’Airbus A320neo équipés de moteurs PW1100G-JM seraient cloués au sol par les compagnies aériennes les ayant mis en service, Pratt & Whitney n’arrivant pas à suivre la cadence des réparations nécessaires et des livraisons. La low cost indienne IndiGo, qui a reçu 22 des 410 Airbus A320neo commandés (elle attend aussi vingt A321neo), a selon le quotidien Economic Times cloué au sol sept de ses appareils : deux le sont depuis mai, quatre autres les ont rejoint le mois dernier et le septième est immobilisé depuis ces derniers jours. Aux Etats-Unis, Spirit Airlines a rangé deux de ses cinq A320neo depuis trois mois (elle en attend 50 autres), tout en affirmant que l’impact est minimal et de toute façon « pas un problème de sécurité des vols ». Mais elle a reporté toute nouvelle livraison à 2018 ou après. Les compagnies ANA (All Nippon Airways), LATAM Airlines, Hong Kong Express et China Southern Airlines seraient également affectées dans une moindre mesure. Pratt & Whitney a trouvé la solution aux problèmes de fiabilité du PW1100G, mais n’arrive pas à suivre le tempo pour réparer les moteurs déjà livrés – ou en fournir de nouveaux pour les A320neo en attente de livraison. Le motoriste américain a confirmé au quotidien « être au courant d’un nombre limité d’A320neo équipés de GTF temporairement hors de service en attendant les upgrades », tout en assurant qu’il travaille avec Airbus et les clients concernés « pour minimiser les perturbations ». Les problèmes des PW110G ne sont pas récents : Qatar Airways, qui devait être compagnie de lancement de l’Airbus A320neo et avait choisi cette motorisation (plutôt que le CFM LEAP-1A) avait refusé leur livraison début 2016, et annulé six des trente commandes passées ; elle a depuis converti les 24 commandes restantes pour des A321neo livrables à partir de 2018, sans toutefois annoncer de décision sur le choix du moteur. Rappelons que la DGAC indienne avait lancé une enquête en mars dernier sur les problèmes rencontrés par les A320neo d’IndiGo et de GoAir, exigeant « une inspection boroscopique ponctuelle de tous les moteurs qui ont effectué 1000 heures au lieu de 1500 heures recommandées par le constructeur, et la répétition de cette inspection toutes les 500 heures ». Deux problèmes distincts auraient été rencontrés par les A320neo des low cost, un lié à la chambre de combustion et l’autre à un palier ; six incidents avaient été enregistrés en un mois.