La Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (Halde) va poursuivre la compagnie aérienne low cost easyJet, pour discrimination envers une personne handicapée, annonce sa présidente dans La Croix. La Halde a décidé de saisir le tribunal de grande instance après qu'une passagère paraplégique a été interdite d'accès sur un vol Paris-Nice de la low cost anglaise car elle n'avait pas d'accompagnateur. Fin mars 2010, Marie-Patricia Hoareau, 38 ans, avait été débarquée d'un vol easyJet malgré les protestations des autres voyageurs, la compagnie invoquant ses obligations en matière de sécurité. Elle avait alors été raccompagnée au comptoir d'easyJet pour attendre le prochain vol. L'acceptation à bord de passagers présentant des problèmes de sécurité, en l'occurrence l'incapacité de se déplacer seul en cas d'accident, est de l'unique responsabilité du pilote. La directrice de la Halde Jeannette Bougrab a déclaré que "à l'évidence, certains abusent en refusant l'accès à leurs appareils au nom d'impératifs de sécurité". Or la règle est claire, même si des dérogations sont possibles: il est interdit à une compagnie aérienne de refuser l'accès à un passager handicapé. Mais il n'y a pas de texte précisant quand la mobilité devient un problème de sécurité. Les pièces demandées à easyJet pour justifier l'interdiction n'ont jamais été fournies, d'où le recours de la Halde à une procédure judiciaire. C'est la deuxième fois qu'easyJet est confrontée à ce genre de problème: déjà en 2009, elle avait refusé à une femme paraplégique d'embarquer à Charles de Gaulle sur un vol vers le Portugal car elle voyageait seule elle aussi.