La compagnie aérienne South African Airways espère relancer des vols en juillet ou aout prochain – si l’évolution de la pandémie de Covid-19 le permet, et si elle arrive à résoudre le conflit avec ses pilotes.

Placée sous administration depuis décembre 2019 et privée de vols commerciaux depuis septembre dernier, la compagnie nationale sud-africaine est sortie début mai 2021 du processus de protection contre les créanciers (la survie de sa low cost Mango étant assurée au moins temporairement). Et vendredi, le directeur général de South African Airways Thomas Kgokolo (son 13eme en douze ans) annonçait devant une commission parlementaire « étudier juillet-aout 2021 » comme « ébauche ou proposition » de reprise des vols commerciaux depuis l’aéroport de Johannesburg-OR Tambo.

Outre l’évident problème de la crise sanitaire et des restrictions de voyage qu’elle entraine, la compagnie de Star Alliance est toujours aux prises avec ses pilotes, dont le syndicat SAAPA accuse SAA d’avoir recours à des « briseurs de grève » – et a demandé une intervention de la justice. Elle cherche en particulier des pilotes-instructeurs pour la « remise aux normes » techniques et opérationnelles, au sein d’un effectif de navigants déjà fortement réduit ; un de ses avions avait été saisi à Bruxelles justement parce que les pilotes n’avaient pas été correctement certifiés.

South African Airways doit aussi régler les salaires impayés en particulier des pilotes, dont 400 avaient été empêchés de retourner au travail puisqu’ils refusaient une nouvelle convention collective. Le CEO a reconnu faire face à un « problème complexe », qu’il essaiera de résoudre lors d’une nouvelle réunion cette semaine.

Mais ces espoirs – mesurés – font face à une autre tempête, l’enquête sur la corruption entourant les contrats de leasing de ses avions : 84 contrats portant sur 44 appareils sont désormais passés au crible par la Special Investigating Unit (SIU) sud-africaine, dans le cadre plus large de ses enquêtes sur la corruption, la fraude et la mauvaise administration dans les institutions de l’État. Prix exagérés, sociétés écrans, conflits d’intérêt, non exécution ou fournisseurs fictifs figurent parmi les axes d’attaque de la SIU, y compris l’acquisition de 15 Airbus dont les livraisons avaient été reportées faute de paiement – avec location d’A320 forcément couteuse à la clé.

Déjà donnée pour morte puis ressuscitée, plus particulièrement durant la pandémie de Covid-19), la compagnie de Star Alliance est dans le rouge depuis 2011 et sous perfusion depuis des années, soumise à des interventions politiques sans fin. Selon le plan de sauvetage dévoilé l’été dernier, la « nouvelle South African Airways, restructurée, compétitive, créée à partir de l’ancienne » serait selon le gouvernement « la meilleure option pour repartir immédiatement dans les airs » – et éviter la liquidation. Elle ne dispose plus actuellement que de douze avions : trois A319, un A330-300 et huit A340-300 et -600

South African Airways de retour dans le ciel cet été ? 1 Air Journal

©South African Airlines