La compagnie aérienne TAP Air Portugal a dégagé en 2022 un bénéfice net de 65,6 millions d’euros, sur un chiffre d’affaires en hausse de 151%  et un trafic passager approchant les 14 millions de clients, à plus de 80% des niveaux d’avant la pandémie de Covid-19.

Basée à l’aéroport de Lisbonne-Humberto Delgado, la compagnie nationale portugaise a annoncé le 21 mars 2023 des résultats financiers en nette amélioration. Après une perte nette de 1,6 milliards d’euros, TAP affiche un bénéfice net de 65,6 millions d’euros ; « l’EBIT, incluant des éléments non récurrents de 19,4 millions d’euros, a également été positif à 268,2 millions d’euros », précise son communiqué. Les recettes ont progressé de 151% par rapport à 2021 pour atteindre 3,485 milliards d’euros, « parallèlement à un niveau d’activité plus élevé (ASK en hausse de 94,2%).

En 2022, TAP Air Portugal a transporté un total de 13,8 millions de passagers, soit une augmentation de 136,1% par rapport à l’année précédente atteignant 81% des niveaux de 2019. Le nombre de vols opérés a également augmenté de manière significative de 74,9% l’année dernière, à 79% des niveaux d’avant la crise sanitaire. La capacité a atteint 87% des niveaux d’avant la pandémie (+94,2% par rapport à 2021), et le coefficient d’occupation s’est amélioré de 17 points de pourcentage pour atteindre 80%, « soit seulement 0,1 point de pourcentage en dessous du niveau de 2019 ».

Les coûts d’exploitation récurrents ont également augmenté de 73,4 % pour atteindre 3 236,2 millions d’euros, ce qui s’est traduit par un EBIT récurrent positif de 248,8 millions d’euros, soit une augmentation de 726,7 millions d’euros, ou 4,7 fois le montant de l’exercice 2019. Les coûts du carburant « ont plus que triplé » pour atteindre 1096,7 millions d’euros. « Bien qu’elles aient entraîné un effet positif de 85,5 millions d’euros », les opérations de couverture n’ont que « marginalement » réduit l’effet de la hausse des prix du carburant, qui a contribué à elle seule à hauteur de 458,4 millions d’euros à l’augmentation des coûts du carburant.

Christine Ourmières-Widener, CEO de la compagnie de Star Alliance, a déclaré au vu de ces résultats que « durant le quatrième trimestre 2022, TAP a été en mesure de générer les revenus trimestriels les plus élevés de son histoire et d’enregistrer une rentabilité record, et ce malgré des défis opérationnels permanents. Pour la première année complète du plan de restructuration, TAP a généré un bénéfice d’exploitation qui constitue un record historique pour la société. TAP a également dégagé un résultat net positif très important malgré son niveau d’endettement ».

TAP a réalisé en 2022, première année du plan de restructuration, « une performance proche de celle prévue pour 2025. Cette performance étonnante a été rendue possible par le travail acharné et le dévouement de tous les employés, partenaires commerciaux et parties prenantes. Le niveau des réservations à terme pour 2023 indique qu’il n’y a pas eu de changement dans les tendances de la demande, mais la TAP reste confrontée à des défis. En 2023, il s’agit d’optimiser les recettes dans un environnement incertain et de continuer à réduire les coûts dans un contexte d’inflation », conclu la dirigeante.

Aucune mention n’est faite de la décision du gouvernement de licencier la CEO ainsi que le président du Conseil d’administration de TAP Air Portugal, Manuel Beja, au début du mois. Le scandale TAPgate apparu l’année dernière, et qui avait déclenché une commission d’enquête parlementaire en janvier, porte sur Alexandra Reis : ayant rejoint en 2017 le conseil d’administration de TAP Air Portugal, qui avait lancé une restructuration avec notamment la suppression prévue de 3000 postes, elle en été repartie un an plus tard. Tout en réclamant une indemnité de départ de 1,5 millions d’euros, finalement réduite à 500.000 euros. Le gouvernement exigera que presque tout soit remboursé, soit 450.110,26 €. Luis Rodrigues, à la tête d’Azores Airlines, doit reprendre les fonctions de président et de CEO.

Ce « nettoyage » de la gouvernance de TAP intervient alors que la compagnie aérienne est en plein processus de privatisation, avec des prétendants déclarés depuis des mois comme les groupes Air France-KLM et Lufthansa, et d’autres encore hésitants comme le groupe IAG.

TAP Air Portugal revient dans le vert 1 Air Journal

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