Le régulateur britannique de la concurrence, la Competition and Markets Authority (CMA), a donné son feu vert au rachat de Spirit AeroSystems par Boeing pour un montant de 4,7 milliards de dollars, marquant la fin de près de deux décennies d’indépendance pour le fabricant de structures aéronautiques.
Cette décision, annoncée le 8 août 2025, intervient après une enquête initiale lancée fin juin par la CMA afin de vérifier que l’opération ne porterait pas atteinte à la concurrence sur le marché britannique conformément à la loi Enterprise Act 2002. Boeing a exprimé sa satisfaction à l’issue de cette validation, précisant qu’il poursuivait les démarches réglementaires restantes. Le montant de la transaction, valorisée en actions, atteint environ 8,3 milliards de dollars en incluant la dette de Spirit. La finalisation de l’accord est attendue pour le quatrième trimestre 2025, sous réserve des approbations réglementaires aux États-Unis et au niveau européen.
Ce rachat représente un pas stratégique majeur pour Boeing, qui souhaite renforcer le contrôle de sa chaîne d’approvisionnement et améliorer la qualité de sa production après plusieurs difficultés, dont un grave incident en janvier 2024 impliquant un problème de porte, qui s’est désolidarisé du fuselage, lors du vol d’un Boeing 737 MAX d’Alaska Airlines le 5 janvier 2024.
Ancienne unité de production de Boeing appelée Wichita Boeing, Spirit AeroSystems est né de la vente de l’activité en 2004 par sa maison mère.Le retour dans le giron de Boeing vise à consolider l’intégration des processus industriels et à restaurer la confiance dans ses capacités manufacturières.
Parallèlement, le rival européen Airbus a conclu un accord pour acquérir plusieurs sites de production de Spirit AeroSystems liés à ses propres programmes, notamment aux Etats-Unis en Caroline du Nord (le site de Kinston pour les sections de fuselage de l’A350) et Wichita au Kansas (pour la production des « pylônes » de l’A220) : en France (le site de Saint-Nazaire, sections de fuselage de l’A350) ; au Maroc (le site de Casablanca, composants de l’A321 et de l’A220) ; en Irlande du Nord (production du fuselage central de l’A220 à Belfast) ou encore à Prestwick, en Écosse (composants d’ailes pour l’A320 et l’A350), renforçant ainsi sa chaîne logistique indépendante.
Conformément aux dispositions de l’accord contraignant annoncé le 1er juillet 2024, Airbus sera rémunéré par un versement de 439 millions de dollars de Spirit AeroSystems, sous réserve de certains ajustements à la clôture. La clôture de la transaction et le transfert officiel des opérations sont prévus au troisième trimestre 2025, sous réserve de l’obtention des autorisations réglementaires et autres autorisations usuelles.
Cette division des actifs souligne une coopération tacite entre les deux géants de l’aéronautique pour sécuriser leurs approvisionnements respectifs tout en rationalisant leurs opérations.

Aucun commentaire !