L’Administration fédérale de l’aviation américaine (FAA) a annoncé mardi qu’elle allait organiser des exercices de simulation basés sur des scénarios avec Boeing, afin d’évaluer les risques et la solidité des processus industriels du constructeur avant de décider d’un éventuel relèvement du plafond de production du 737 MAX, actuellement fixé à 38 appareils par mois.

Cette annonce a été faite lors d’un déplacement de responsables de la FAA à l’aéroport international de Philadelphie (PHL), a rapporté Reuters. L’agence de régulation souhaite ainsi s’assurer que Boeing est capable de maintenir des standards de qualité stricts, tout en anticipant les difficultés potentielles liées à une accélération du rythme de production.

« Ils ne nous ont pas encore demandé d’augmenter le taux, et nous n’avons rien accepté », a déclaré Bryan Bedford, administrateur de la FAA, cité par Reuters. « Nous avons convenu qu’il serait logique de commencer à développer le processus par lequel nous pourrions envisager une discussion sur l’augmentation des cadences. »

Selon Bedford, ces exercices de simulation – encore en cours de conception – devraient être finalisés d’ici fin septembre 2025. L’objectif est de disposer d’une feuille de route claire permettant à l’agence d’évaluer la capacité de Boeing à gérer un éventuel accroissement de la production.

Le plafond actuel de production avait été imposé après un grave incident survenu le 5 janvier 2024, lorsqu’un bouchon de porte s’était détaché en vol d’un 737 MAX 9 exploité par Alaska Airlines. Depuis, Boeing fait l’objet d’un suivi étroit de la part du régulateur, qui exige du constructeur des mesures correctives structurelles dans ses chaînes d’assemblage.

En janvier dernier, la FAA avait annoncé maintenir de façon prolongée sa surveillance renforcée de Boeing. Le 30 mai 2025, la FAA a ensuite annoncé le renouvellement pour trois ans de l’Organizational Designation Authorization (ODA) de Boeing, un dispositif qui permet au constructeur d’effectuer certaines inspections et certifications au nom de l’agence fédérale, a rappelé le site spécialisé AeroTime. La FAA avait alors précisé qu’elle continuerait à « surveiller attentivement les performances de Boeing » durant cette période.

Malgré les restrictions actuelles, Boeing affiche son optimisme. Son directeur général Kelly Ortberg avait déclaré fin mai que l’avionneur restait « assez confiant » quant à une augmentation du rythme de production à 42 appareils par mois d’ici la fin de l’année 2025. À terme, le groupe souhaiterait atteindre un objectif de 47 avions produits par mois, voire davantage.

Si Boeing affiche sa volonté de produire davantage de 737 MAX, le constructeur peine jusqu’à maintenant à tenir ses objectifs. Ses lignes d’assemblage sont confrontées à une série de contraintes structurelles : problèmes de qualité, retards de livraison de sous-traitants clés, notamment dans la fourniture de fuselages et de moteurs, ainsi qu’une pénurie de main-d’œuvre qualifiée dans ses usines de Renton (État de Washington). Ces difficultés, combinées à la pression réglementaire, rendent l’accélération des cadences particulièrement délicate, au moment où la concurrence d’Airbus, qui domine le marché des monocouloirs avec l’A320neo, se fait de plus en plus forte.

La FAA étudie les scénarios avec Boeing avant de lever le plafond de production du 737 MAX 1 Air Journal

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