Le géant européen de l’aéronautique, Airbus, avec 78 livraisons le mois dernier selon Bloomberg, fait face à une fin d’année sous haute tension alors qu’il lui reste 235 avions à livrer en seulement deux mois pour atteindre son objectif 2025 d’environ 820 avions.

Entre problèmes d’approvisionnement et investissements dans l’assemblage final, le constructeur joue son va-tout pour conserver sa place de leader face à la concurrence exacerbée de Boeing et sécuriser la confiance de ses clients dans un contexte de demande mondiale toujours soutenue. Le PDG Guillaume Faury l’a rappelé la semaine dernière : « les livraisons resteront très concentrées en fin d’année », une situation dictée en grande partie par l’attente de moteurs pour près de 30 avions déjà assemblés et stockés sur les parkings des sites Airbus. Ce problème d’approvisionnement, principalement attribué à la filière des motoristes (CFM International, Pratt & Whitney…), fragilise le respect du calendrier, d’autant que les goulots d’étranglement affectent l’ensemble de la filière aéronautique mondiale.

Afin d’absorber ce pic de livraisons et répondre à la demande soutenue des compagnies aériennes (notamment sur le segment A320neo très prisé pour le renouvellement des flottes), Airbus a inauguré récemment deux nouvelles lignes d’assemblage final (FAL). L’une est implantée à Mobile (Alabama, Etats-Unis), l’autre à Tianjin, en Chine, renforçant ainsi sa présence industrielle mondiale et offrant une capacité supplémentaire pour accélérer la cadence des sorties d’usine en toute fin d’année. Pour rappel, Airbus vise à porter la production d’A320neo à 75 appareils par mois d’ici la fin de la décennie.

Face à Boeing, dont la production du 737 MAX reste contrariée par des contraintes réglementaires et industrielles, Airbus maintient le cap malgré les aléas des chaînes d’approvisionnement. Toutefois, la marge de manœuvre est étroite : chaque livraison retardée pèse sur le chiffre d’affaires et l’image de l’avionneur, alors que la demande reste vigoureuse dans un contexte post-pandémique, porté par la reprise du trafic et les objectifs décarbonation du secteur.

Pour les compagnies aériennes clientes, la ponctualité dans la livraison des nouveaux appareils revêt une importance stratégique – que ce soit pour répondre à la demande, moderniser les flottes ou optimiser les coûts d’exploitation alors que la pression environnementale se fait de plus en plus forte. Des transporteurs comme Indigo, Air India ou United Airlines figurent parmi les grands clients qui attendent la concrétisation de leurs commandes d’ici la fin de l’année, parallèlement à l’ouverture de nouvelles routes et à l’augmentation de la concurrence sur les marchés clés.

Airbus a livré 78 avions en octobre, encore loin du compte pour remplir ses objectifs annuels 1 Air Journal

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