Selon les dernières projections 2025‑2044 consacrées à l’Afrique, Boeing estime que la flotte commerciale du continent passera à 1 680 appareils à l’horizon 2044, soit plus du double d’aujourd’hui, pour absorber une croissance soutenue de la demande en transport aérien.
Ce boom attendu du trafic reposera sur une population jeune, une classe moyenne en expansion, l’urbanisation rapide et des investissements dans les aéroports et la connectivité, avec à la clé un rôle central pour les compagnies africaines, notamment low‑cost, sur les liaisons intra‑africaines, vers l’Europe et le Moyen‑Orient.
Une croissance du trafic parmi les plus fortes au monde
Boeing table sur une croissance annuelle moyenne du trafic passagers de 6% en Afrique jusqu’en 2044, un rythme supérieur à la moyenne mondiale et au niveau de certains marchés émergents d’Asie. Malgré cette dynamique, le continent part d’une base encore modeste en termes de part de marché mondiale, ce qui laisse un important potentiel de rattrapage, également mis en avant par d’autres organismes comme ACI World qui prévoient une forte progression du trafic dès le milieu des années 2020.
Pour accompagner cette croissance, la flotte commerciale africaine devrait dépasser 1 680 avions en 2044, contre environ la moitié aujourd’hui, intégrant les nouvelles livraisons et le retrait d’appareils plus anciens. Boeing souligne que cette montée en puissance du transport aérien s’inscrit dans un contexte de programmes d’amélioration d’infrastructures dans plusieurs hubs clés, notamment en Afrique de l’Est, en Afrique australe et en Afrique de l’Ouest.
Monocouloirs en première ligne, long‑courriers en appui
Le constructeur prévoit la livraison de 1 205 nouveaux avions entre 2025 et 2044 en Afrique, dont 865 monocouloirs, 240 gros‑porteurs, 90 avions régionaux et 10 avions cargos dédiés. Les jets monocouloirs représenteront ainsi environ 70% des livraisons, ce qui reflète l’importance des réseaux domestiques et court‑ à moyen‑courriers, de Lagos à Nairobi en passant par Johannesburg, Addis‑Abeba ou Casablanca.
Les gros‑porteurs resteront néanmoins stratégiques pour les liaisons long‑courriers vers l’Europe, le Moyen‑Orient, l’Amérique du Nord et l’Asie, en appui des ambitions internationales de transporteurs comme Ethiopian Airlines, EgyptAir ou Royal Air Maroc. Boeing souligne que la demande en gros-porteurs sera alimentée par les plans de modernisation de flotte et l’ouverture de nouvelles routes intercontinentales, avec à la clé des gains de consommation et de performance environnementale.
Low‑cost africaines et connectivité intra‑continentale
Boeing voit dans les compagnies low‑cost africaines un moteur de cette croissance, ces dernières étant bien positionnées pour exploiter la demande de liaisons point à point abordables sur le continent et vers les marchés proches. En s’appuyant sur des monocouloirs de nouvelle génération, ces opérateurs peuvent abaisser leurs coûts unitaires et proposer davantage de fréquences, améliorant la connectivité entre grandes métropoles régionales souvent mal reliées par le réseau terrestre.
« L’aviation est un catalyseur de l’expansion économique de l’Afrique et de la connectivité intra‑continentale, en s’appuyant sur la croissance du secteur observée depuis vingt ans », souligne Shahab Matin, directeur général marketing commercial Moyen‑Orient et Afrique de Boeing. Selon lui, « des avions plus efficaces et polyvalents – associés à des investissements et des stratégies visant à rendre le transport aérien plus accessible à un plus grand nombre d’Africains – ouvriront de nouvelles opportunités de croissance pour les compagnies et les hubs du continent ».
Boeing insiste sur l’effet multiplicateur de l’aviation dans les économies africaines, au‑delà des seuls emplois directs dans les compagnies aériennes. Le secteur stimule en effet le tourisme, le commerce, les investissements, les corridors logistiques ainsi que des milliers d’emplois indirects dans l’hôtellerie, la fabrication, les services et le numérique, notamment autour des grands aéroports.
Le constructeur estime que la montée en puissance des flottes et l’expansion des réseaux nécessiteront de nouveaux investissements dans tout l’écosystème aérien, des infrastructures aéroportuaires aux services de maintenance et de formation. La valeur de la demande de services en Afrique est évaluée à environ 130 milliards de dollars sur la période, couvrant maintenance, services numériques, pièces de rechange, formation et solutions d’optimisation opérationnelle.
74 000 nouveaux professionnels de l’aérien à former
Pour soutenir cette expansion, Boeing prévoit que l’Afrique aura besoin de 74 000 nouveaux professionnels de l’aviation commerciale d’ici 2044, répartis entre pilotes, techniciens de maintenance et personnels de cabine. Ce volume s’inscrit dans un besoin global estimé par l’avionneur à près de 2,4 millions de nouveaux professionnels de l’aviation sur vingt ans, toutes régions confondues.
Cette perspective renforce l’importance des investissements dans la formation et les centres de simulation, ainsi que des partenariats entre constructeurs, compagnies, autorités et écoles de pilotage sur le continent. Boeing rappelle à ce titre ses coopérations avec des acteurs africains et des organisations comme l’Association des compagnies aériennes africaines (AFRAA), ainsi que son soutien aux initiatives visant à faciliter la mise en œuvre du Marché unique du transport aérien africain (SAATM).
Le volet cargo n’est pas oublié dans cette perspective à vingt ans, même s’il reste quantitativement plus modeste que le trafic passagers. Boeing anticipe une demande continue en avions cargos, qu’il s’agisse de quelques nouveaux appareils dédiés ou de conversions de monocouloirs et gros‑porteurs de seconde main, pour accompagner le développement de la logistique e‑commerce, des exportations agricoles, minières et manufacturières africaines.

NDR a commenté :
5 décembre 2025 - 13 h 21 min
1700 avions 🛩 en 2044 est une prévision minimaliste qui ne prend en charge que les pays africains disposant d’une notation souveraine sérieuse, connue et vérifiée. Autrement dit ça prévoirait qqc comme ceci :
1- Maroc* 🇲🇦 350 🛩
2- Egypte* 🇪🇬 300 🛩
3- ZAF 🇿🇦 250 🛩
4- Kenya 🇰🇪 200 🛩
5- Tanzania 🇹🇿 100 🛩
Cad 1200 avions ✈️ pour des pays libéraux connus et notés 📝 plus 300 avions 🛩 au total pour des pays aux économies sans notation souveraine ni appartenance a l’OMC comme le Zimbabwe 🇿🇼, l’ Algérie 🇩🇿, le Soudan 🇸🇩 et l’ Ethiopia 🇪🇹 ;
300 pour des pays en échec structurel c’est peu il pourrait y avoir un millier d’avions 🛩 poubelles 🗑 dans des pays comme le Soudan , Nigeria, Algeria & RDC car ces 4 pays n’ont fait aucuns efforts nouveaux dans la construction des LGV et des Autoroutes
*Le Maroc 🇲🇦 et l’ Egypte 🇪🇬 même s’ils ont de bonnes autoroutes et de bons réseaux rail SGR ils ont l’avantage d’être mieux placés pour les routes horizontales et verticales.
CQFD