La compagnie aérienne Emirates Airlines espère retrouver le chemin des bénéfices l’année prochaine, mais elle ne croit plus à des livraisons d’Airbus A350 ou Boeing 787 avant l’année suivante.

Selon son fondateur et CEO le cheikh Ahmed ben Saeed Al-Maktoum, la compagnie émiratie basée à l’aéroport de Dubaï devrait revenir dans le vert dès 2023 – année qui devrait retrouver des niveaux similaires à ceux d’avant la pandémie de Covid-19 à en croire l’IATA. Le dirigeant considère que la crise sanitaire est « terminée », et espère voir la plupart des restrictions de voyage disparaître d’ici la fin de l’année. Emirates n’opère actuellement pas vers 15 des destinations proposées en été 2019, mais la relance de quatre est déjà programmée (Londres-Stansted en aout puis Rio de Janeiro et Buenos Aires en novembre, et Auckland en décembre). A part Kaboul, Phnom Penh, Yangon ou Santiago du Chili, les aéroports « manquants » sont dans des pays déjà desservis, comme Porto au Portugal ou Pékin et Shanghai en Chine par exemple.

Alors qu’Emirates proposera cet été 90% de ses capacités d’avant la pandémie (environ 80% actuellement), le cheikh Al-Maktoum estime que la reprise permettra un retour au bénéfice, et le début du remboursement des quelque 3,8 milliards d’euros d’emprunts et aides publiques de ces deux dernières années. Les résultats financiers de l’année qui vient de s’écouler ne sont pas encore publiés, mais la compagnie affichait une perte d’environ 5,7 milliards d’euros durant l’exercice précédent (sa première depuis 30 ans, après un bénéfice supérieur à 450 millions en 2019-2020), et encore 1,5 milliard d’euros au premier semestre 2021. Une tendance « positive » selon le dirigeant, qui a rappelé que ces aides sont du même ordre que celles touchées par ses concurrentes américaines et européennes – qui autrefois lui reprochaient d’être subventionnée…

Emirates : bénéfices en 2023, mais ni A350 ni 787 avant 2024 1 Air Journal

©Airbus

L’optimisme n’est en revanche pas de mise côté flotte. Après la confirmation par Boeing que le 777X ne sera pas livré avant 2025 (elle attend 115 777-9), le directeur des opérations d’Emirates Adel Al Redha a annoncé que le début des livraisons des 50 Airbus A350-900 confirmés en 2019 a été reporté, de mai 2023 à aout 2024. Sans expliquer pourquoi, même si l’on sait que le président Tim Clark n’est pas plus tendre que son homologue chez Qatar Airways au sujet des « problèmes de peinture » rencontrés. 

Les trente 787-9 Dreamliner commandés étaient eux aussi censés être livrés à partir de l’année prochaine, et le même CO a été clair : « nous savons que ce ne sera pas en 2023. Et cela pourrait même ne pas être le cas en 2024 ». Sans mentionner les retards de livraison actuels (Boeing n’a pas livré un seul Dreamliner depuis mai 2021) ou les nouvelles exigences de la FAA qui veut les certifier un à un (comme c’est le cas avec les MAX). Mais son pessimisme sur le sujet rejoint celui de Tim Clark, qui déclarait fin avril : « « Nous examinons l’ensemble de la situation et voyons si le 787 a sa place dans la flotte ou non. Nous informerons Boeing en conséquence », ajoutant qu’une annulation ne serait pas « une surprise » pour lui.

 

Emirates : bénéfices en 2023, mais ni A350 ni 787 avant 2024 2 Air Journal

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