La compagnie réunionnaise Air Austral s’apprête à se séparer de ses Airbus A220, afin de gagner en fiabilité, rapporte La Tribune.

La décision intervient après une série de difficultés techniques liées aux moteurs Pratt & Whitney Geared Turbofan (GTF), qui affectent lourdement les opérations de ce modèle. Deux des trois avions livrés à la compagnie sont d’ailleurs actuellement immobilisés. Air Austral avait pourtant été pionnière dans la région en 2021, devenant le premier opérateur de l’A220 dans l’océan Indien. L’appareil devait assurer les liaisons régionales depuis La Réunion (aéroport Roland-Garros) vers Madagascar, Maurice ou encore l’Afrique du Sud. Mais l’expérience a rapidement tourné à la désillusion. Selon la base de données spécialisée ch-aviation, au 25 septembre 2025, l’exemplaire immatriculé F-OMER est stocké et F-OTER en maintenance prolongée.

Les problèmes rencontrés ne sont pas isolés. D’autres compagnies ont souffert de la fiabilité des moteurs GTF. La lettone airBaltic, premier exploitant mondial d’A220, a annulé 4 670 vols durant l’été 2025 en raison de pannes répétées. L’égyptienne Egyptair, de son côté, a choisi de se séparer purement et simplement de ses 12 appareils, vendus en 2024 au loueur Azorra.

À La Réunion, la direction d’Air Austral explore désormais de nouvelles pistes pour remplacer ces monocouloirs modernes qui devaient symboliser le renouveau de la flotte régionale. La Tribune évoque un intérêt possible pour des avions de la famille A320neo ou pour le Boeing 737 MAX, deux modèles largement répandus et offrant des garanties de fiabilité mieux établies. La compagnie du bout du monde conserve parallèlement sa flotte long-courrier composée de trois Boeing 777-300ER et deux 787-8 Dreamliner – livrés entre 2016 et 2017 et accusant un surpoids par rapport aux Dreamliner fabriqués par la suite -qui assurent les dessertes vers la métropole et l’Asie. La stratégie autour de ces gros-porteurs n’est pas remise en cause.

Interrogé par La Tribune, un proche du dossier résume : « L’expérience A220 a été un pari ambitieux pour une compagnie de taille modeste, mais les coûts d’exploitation n’ont cessé de grimper à mesure que les avions restaient cloués au sol. » Si aucune décision officielle n’a encore été communiquée, le retrait programmé de ce type d’appareil par Air Austral confirme la pression croissante sur Airbus et sur son partenaire motoriste Pratt & Whitney, déjà confrontés à un mécontentement grandissant parmi les compagnies clientes.

Air Austral tourne la page de l’A220 face aux problèmes moteurs persistants 1 Air Journal

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