Airbus a confirmé l’existence d’un problème de portes sur les A380 qui entrainera leur remplacement, tandis que Boeing a demandé à la FAA d’expédier la certification du 787-9 Dreamliner malgré deux problèmes « critiques » - dans les deux cas sans conséquence sur la sécurité des vols. Révélé le 10 juin 2014 en exclusivité par La Tribune qui cite des sources industrielles concordantes, le problème d’Airbus concerne certaines portes du superjumbo : elles « vibrent et font du bruit », explique un proche du dossier au quotidien, ce qui est « ennuyeux car il faut immobiliser les avions, même si ça ne pose pas de problème de sécurité ». La compagnie aérienne Singapore Airlines a rencontré deux problèmes de ce type depuis le début de l’année conduisant à des déroutements, et le plus gros client du superjumbo Emirates Airlines aurait déjà exigé le remplacement des portes fautives. Dix portes fabriquées par Airbus Helicopters (sur le pont principal) et sept par Latécoère (pont supérieur et cargo à l’arrière) sont en cause, et certaines pourraient devoir être changées – 37 auraient été identifiées à ce jour sur les A380 les plus anciens. Le journal cite un ingénieur selon qui il s’agit simplement d’un problème de joints, mais aussi une autre source parlant de criques prématurées. Airbus a confirmé à La Tribune avoir émis deux bulletins sur le sujet depuis le début de l’année. L’avionneur affirme que ses équipes de Hambourg ont déjà trouvé une solution au problème, qui sera mis en place « dans quelques mois » – et ne nécessiterait pas de nouvelle certification, contrairement à celle concernant les microfissures décelées à l’intérieur des ailes de l’A380. Pas de problème rencontré en service commercial pour le Boeing 787-9 Dreamliner, mais une demande d’exemption présentée à la FAA afin de ne pas remettre en cause l’entrée en service de son dernier modèle, prévue ce mois de juin chez la compagnie de lancement Air New Zealand. Selon Flightglobal, deux équipements « critiques » ne remplissent pas les conditions de certification, mais le constructeur américain a demandé au régulateur d’approuver des exemptions puisqu’ils ne présentent pas de risque pour les passagers. Tout d’abord, la turbine RAM (RAT) aurait un problème de fiabilité découvert lors d’un vol hors certification, un condensateur étant tombé en panne : il devra faire l’objet d’un nouveau design, son introduction dans les chaines d’assemblage étant prévue en février 2015. Boeing affirme que les chances de voir la RAT tomber en panne en même temps que les deux réacteurs (elle fournit dans ce cas du courant pour permettre à l’avion de manœuvrer) sont « extrêmement improbables », et que peu d’appareils seront de toute façon livrés d’ici février. L’autre problème concerne un bouton de réglage du sélecteur d’altitude trop sensible (il tournerait de lui-même à la pression). Un panneau de contrôle modifié sera prêt en mai prochain, Boeing estimant que d’ici là les pilotes seront en mesure de corriger une possible erreur avant de sortir des limites d’altitude indiquées par le contrôle aérien. Dans ces deux cas, Boeing affirme que « l’intérêt public sera mieux servi » par une mise en service dans les temps du 787-9, en particulier par les économies de carburant permises par le dernier-né de la famille Dreamliner et par « l’impact positif d’une entrée en service dans les temps », plutôt que par le report de sa certification. L’avionneur souligne avoir identifié et apporté des solutions aux deux problèmes, qui ne mettent pas en cause la sécurité des vols. La FAA n’avait pas répondu la nuit dernière à la demande de commentaires de Flightglobal.